De la difficulté de distinguer les problèmes…

… avant de se jeter sur les solutions.

J’ai récemment démarré un nouveau cours avec les étudiant.e.s en 2e année de management logistique et transport de l’ IUT LUMIERE LYON 2 intitulé Engagements sociaux et environnementaux en logistique.

Ils et elles ont choisi un parcours « durable » plutôt que « connecté », et au premier tour de table, me disent toutes et tous que l’environnement est un « sujet d’actualité » ou que « c’est le futur », selon les formules.

Mon enjeu était de leur faire comprendre que non seulement l’environnement, c’est un vaste périmètre, mais que ce n’est qu’une partie des problèmes. Qu’on brasse ces mots, de durabilité, de RSE, et d’ESG désormais, mais que ça mérite qu’on décortique ça d’un peu plus près, d’autant plus que le greenwashing n’est jamais loin.

Ils et elles sont en alternance dans des entreprises de transport et logistique, et me parlent donc de carburants alternatifs, d’optimisation logistique, d’électrification de flotte… Ils connaissent des solutions, certaines sont mises en œuvre dans leurs entreprises, ça fait partie de leur quotidien.

Mais quand je leur demande la différence entre pollution de l’air et changement climatique… ça se complique.

Quand je demande à quel problème répond l’électrification d’une flotte de véhicules, les réponses sont bien vagues…

Et ce ne sont pas les seul.es pour qui ça peut être confus.

On vit dans un monde pressé, débordant de (mauvaise) communication, qui se presse de se satisfaire de mises en place de « solutions« , faisant disparaître de fait l’analyse et la mesure des problèmes.

Les époques ont aussi leurs sujets critiques: quand j’étais petite on parlait de pollution, alors qu’il s’agissait souvent de gestion des déchets, et aujourd’hui le climat prend beaucoup de place.

Et puis un étudiant m’a interpellée: « Vous nous dites que le climat et la pollution de l’air ça n’a rien à voir, et finalement vous nous dites que les véhicules thermiques posent les deux problèmes, il faudrait savoir! »

Parce qu’évidemment les problèmes sont nombreux, distincts, mais entremêlés et interdépendants. Ca s’appelle la complexité.

Alors dans la construction de mon propos, je fais le choix de passer bien plus de temps sur la définition des problèmes et leurs interactions, que sur une liste de solutions.